WinRoddier 3.0 (tuto)

[Vincent]

Bonjour à tous,

Suite à l'appel de Stéphane (McFly51) pour faire des tests au WinRoddier, je m'y suis replongé. Mes premiers essais datant de septembre 2013, ça me fait déjà pas mal d'entrainements avec cette méthode.
Du coup je voulais poser au clair un peu toute la démarche, histoire d'avoir une sorte de recette à consulter...

Qu'est ce que le WinRoddier ?

C'est une méthode de mesure de la qualité d'une optique qui se base sur la photométrie des plages intra/extra focales. Contrairement au star test qui se base lui sur la géométrie de ses plages. Pour les deux méthodes on a besoin d'une étoile ! L'avantage du WinRoddier sur le star test, c'est qu'il est peu sensible à la turbulence et donnera un résultat qui ne nécessite aucune "interprétation".

Quel matériels / logiciels ?

- un instrument à mesurer,
- un suivi pour le choix de l'étoile, sinon on peut se contenter d'utiliser notre bien aimée Polaris,
- un capteur (APN ou caméra planétaire + ordi),
- Registax ou Autostakkert : je préfère Régistax 5.1 au 6 pour ce genre d'empilement,
- Winroddier 3.0 et WRCALC (me demander si vous ne trouvez pas ce petit calculateur)
- Iris.
- DiamEater une tuerie tellement c'est simple est quasi indispensable ; ce micro logiciel permet d'afficher en permanence un cercle... Et alors ? Dit comme ça on voit pas l'intérêt mais quand il s'agira d'obtenir en intra exactement le même diamètre qu'en extra focale on sera super content d'avoir ce repère...

Les préparatifs...

Avec le calculateur WRCALC on va calculer la défocalisation optimum dont on aura besoin. Il y a une double contrainte sur les plages : obtenir entre 20 et 35 anneaux ET un diamètre entre 100 et 150px. En réalité ces 20 à 35 anneaux ne peuvent pas être comptés visuellement, déjà parce qu'ils sont trop resserrés et ensuite parce qu'à part sur une lunette, l'obstruction ne laisse pas voir les anneaux centraux. Mais une formule (complexe d'où le calculateur) permet de les calculer en fonction de la défocalisation que l'on applique.

Pour mon Newton de 288mm de diamètre, 1188mm de focale et des pixels de caméra de 3,75µm :

On va jouer sur le curseur "Defocus Waves" en restant entre 20 et 35, pour obtenir une "image diameter" entre 100 et 150 px.

Après quelques essais je vois qu'il me faudra un disque de défocalisation entre 120 et 150px pour obtenir entre 25 et 30 anneaux. Dans ce cas les deux contraintes seront respectées dans leurs tolérances.
Certains instruments/caméras nécessiteront l'utilisation du binning x2 pour rester dans les clous de cette double contrainte. C'est le cas notamment sur des instruments à f/d "long" avec une camera a petits pixels, le binning regroupe les pixels pour en faire des gros et permet de satisfaire la double exigence.

Pour le matériel...
Faut évidemment faire une bonne collimation. Ensuite régler son chercheur au poil de façon à pouvoir centrer une étoile dans un petit capteur de caméra (c'est pas simple). Mise en station ou initialisation des goto. Et attendre une bonne mise en température...


La capture !

On va choisir une étoile brillante, la plus haute pour limiter la turbulence. On la défocalise dans un sens (extra ou intra) du nombre de pixel recommandés. Et on capture un film comme pour du planétaire sans rien toucher d'autre que le gain et l'exposition.
Hier soir j'ai pris Arcturus, réglé l'exposition à 200ms et le gain vers 46%. Si le suivi est de qualité il sera peut-être préférable d'augmenter un peu l'exposition pour diminuer le nombre d'images (moins d'images = moins de bruit de lecture pour un même temps de pose cumulé). L'objectif est de cumuler entre 2 et 3min ; cela pour "intégrer" la turbulence, pour la lisser...
Notez qu'ici on se moque de la rotation de champ des suivis altaz, donc les dobsons goto se prêtent à merveille à l'expérience ; la caméra ne bouge pas par rapport à l'objectif à tester (miroir ou lentille), la source ponctuelle de lumière , elle, peut tourner si ça lui chante

L'idéal étant de faire plusieurs films en intra et plusieurs en extra. Le point délicat sera de respecter le diamètre de défocalisation entre les deux plages intra / extra, pas simple d'être au pixel près ! Dans la doc c'est écrit "une différence de diamètre de 3 pixels est acceptable"...

Le traitement

J'utilise Régistax 5.1 ; on ouvre une vidéo et on empile sans écarter d'image comme on ferait en planétaire pour les plus mauvaises. Encore que je pense qu'il n'est pas idiot d'enlever les plus moches, à voir... Surtout aucun traitement cosmétique ou autre. On aligne et on stack. Ici on obtient une image tif 16 bit.
Personnellement je la recadre sous Photoshop. En effet le logiciel WinRoddier va beaucoup plus vite si on lui donne une extra et intra autour de 250px de coté plutôt qu'un truc du genre 800x600 .
Ensuite on va utiliser Iris pour convertir les tif en fit car WinRoddier ne prend que ce format.

Sous WinRoddier

On commence par ouvrir les deux images : l'intra et l'extra focale.
Ensuite on va dans l'onglet "Saisie" et on clique sur "Paramètres du test". Une fenêtre s'ouvre ; dans le premier onglet "images" on va désigner qu'elle image correspond à l'extra et laquelle correspond à l'intra. Deuxième onglet ; on remplit les paramètres de l'instrument, du capteur et on clique sur la petite calculatrice en bas. On peut fermer cette fenêtre. Voilà reste plus qu'à lancer... Dans l'onglet "Calcul" on clique sur "Reconstruire le front d'onde".

Hier soir, j'ai fait 2 films en extra et 2 en intra, j'ai donc testé les quatre combinaisons et j'ai obtenu ça :

Le plus mauvais résultat :


Le meilleur :


On voit qu'il y a une sorte de cohérence dans la forme du front d'onde et c'est plutôt ça qu'il faut exploiter ; le but est de décèler des problèmes que l'on pourrait corriger. Astigmatisme (support latéraux ou miroir secondaire), contraintes du support (desserrer les pattes de retenu), bord rabattu (un petit coup de marqueur noir) etc...
Idéalement il faudrait très peu d'écart entre toutes les combinaisons faites à partir de 2 ou 3 images extra/intra, cela prouverait que l'on a bien éliminé la turbulence.

Un détail ou pas ; ce test "ne voit pas" l'état de surface. Il ne dit donc pas tout non plus.

Il permet de vérifier ce qu'on aurait déjà vu au star test sur le plan qualitatif et apporte une précision sur le quantitatif (l'importance des défauts constatés) mais à prendre avec des pincettes.

A vos manips !
Aucun souci pour vous aider à tester votre instrument, à faire les soir de lune...
On peut même envisager des sorties "tests d'instruments à Pichauris" pour compléter les sorties "goûters solaires" en dehors des Nouvelles Lunes...

[Vincent]

Quelques infos :

Ma caméra est une iNova PLB-Cx vendu par M42 optic. Le pilote PlxCapture se trouve ici Windows obligatoire

Aucun souci pour la prêter si quelqu'un veut s'amuser.

Je mets aussi un lien pour le WRCALC : WRCALC.rar.

[Flo le Padawan]

Salut Vincent !

Merci pour le partage de ce travail. C'est vrai qu'il est intéressant de savoir où en sont les optiques. Je suis bien partant pour une sortie test à Pichauris à l'occasion. Le mois de juin pourrait bien s'y prêter. On pourrait vraiment en profiter pour faire nos bricolages résistances chauffantes également, en prévision du Restefond ou ailleurs ! Depuis le temps qu'on en parle...

[BBBenj]

Coucou !

Bon, je crois qu'il faut vraiment que je prenne rendez-vous avec toi pour qu'on teste enfin mon C9... Le plus simple, c'est quand tu peux. Je monterai l'EQ6 la veille pour la mise en station et l'équilibrage, qu'on ne perde pas une seconde le jour J.

Quand tu veux.

[Vincent]

Coucou !

Bon, je crois qu'il faut vraiment que je prenne rendez-vous avec toi pour qu'on teste enfin mon C9... Le plus simple, c'est quand tu peux. Je monterai l'EQ6 la veille pour la mise en station et l'équilibrage, qu'on ne perde pas une seconde le jour J.

Quand tu veux.

Si tu peux installer ton instrument et le collimater à l'avance, en ce moment Arcturus est bien haute vers 22h30. C'est assez idéal car le scope sera pas mal en température. Mais en journée faut quand même le protéger du soleil.
On peut faire de bonnes acquisitions vers 23h.
Écoute si tu vois un créneau où tu as eu le temps de bien préparer ton matos tu m’appelles, à part un truc improbable, je serai dispo.

Y a pas besoin de soigner la mise en station comme pour de la photo. un truc propre ça sera suffisant, les poses sont très courtes (~0,5 à 1s). Limite une petite dérive ça arrange (le fait de ne pas stacker toujours sur les mêmes pixels c'est mieux). Par contre pour la collimation vaut mieux t'appliquer avec ta méthode des trous.

Pour ton instrument faudra capturer en bin 2x pour avoir ~150px de diamètre et 25 anneaux :

[BBBenj]

Coucou !

Merci Vincent. Pas mercredi, je vais être claqué. Jeudi soir, je prépare tout : mise en station, collimation. Et vendredi soir, on s'y met. Qu'en penses-tu ?

[Vincent]

Pour moi pas de problème !

Par contre y a un sacré vent de prévu... Mais pas de pluie, sur 7j t'es tranquille. Donc si c'est pas vendredi soir ça pourra être n'importe quel soir après...

[Vincent]

Bonjour,

Je me suis encore pas mal entrainé sur l'acquisition de plages intra/extra. Quatre nuits à peaufiner des trucs.

3600 images de 50ms, ça fait 3min cumulées de quoi bien intégrer la turbulence. En procédant ainsi on évite les risques de bougé ; même avec un suivi médiocre c'est impeccable.

Par contre le capteur de ma caméra n'est pas parfaitement centré, donc faut faire la collimation directement sur le capteur, sans laser ou autre. Bon rien de très difficile faut centrer l'ombre du secondaire. Et pour les Newton ouverts, le décalage offset du secondaire peut être éliminé avec un masque centré sur l'araignée.

J'ai l'impression que plus on s'applique plus on tend vers de bonnes valeurs (PtV et/ou RMS). A condition de respecter les consignes sur la taille (en pixels et en "anneaux") de la défocalisation.

J'obtiens un beau L/6,5 PtV et L/43 RMS


En décochant tous les polynomes et en ne conservant que les derniers ordres au-delà de 33 on voit le mamelonnage :

Seulement 35nm PtV... c'est beau !

Dans les préférences de l'algorithme on peut définir le nombre d'itérations, en le mettant à son maximum (20) j'obtiens un peu moins bon L/6 (90nm PtV) et 40nm en résiduel (mamelonnage). Ça ne change pas grand chose.

[JPCZ]

Bonjour à tous,
Je suis heureux de rencontrer des personnes qui utilisent WinRoddier et qui en plus utilisent DiamEater pour calibrer de manière symétrique les images intra et extra focales.
J’utilise également ces logiciels pour tester mes instruments. Cela fonctionne bien, sur l’étoile polaire si la météo le permet. Mais on peut aussi faire des contrôles à l’intérieur, par exemple dans son garage. Toutes ces expériences m’intéressent.

Avez-vous déjà utilisé WinRoddier pour contrôler des miroirs concaves seuls, au centre de courbure ?
Par exemple des miroirs sphériques ou paraboliques ?

[Vincent]

Salut,

J'ai remplacé DiamEater par "Collimation" qui est plus stable sur mon vieux portable. C'est équivalent voire même plus simple.

Pour l'instant je n'ai fait que du WinRoddier sur un Newton et une lunette. Pour la lunette en trichromie j'obtiens des valeurs trop optimistes par rapport aux mesures faites chez Airylab. Y a ici je pense besoin d'une caméra N&B et d'un filtre de la couleur à tester.
Sur le Newton ça m'a permis de détecter un léger bord rabattu et de le corriger au marqueur. Mais c'est un test sur toute la chaîne (possible même que ce bord rabattu vienne du secondaire qui sur mon instrument est utilisé sur 100% de sa taille (champ de pleine lumière riquiqui).

Comment tester un miroir seul au WinRoddier ça m'intéresse de savoir faire cette manip

Es-tu sur Marseille ou la région ? On se tutoie entre astram si tu le permets

Amicalement, Vincent

[JPCZ]

Salut Vincent

Pas de pb pour le tutoiement.
« Collimation » je ne connais pas cette appli. Je connaissait « CrossHare » et veux bien la tester pour la comparer à DiamEater. Où la trouver STP ?

Pour contrôler un miroir au centre, il faut une source ponctuelle, placée proche du centre de courbure du miroir et prendre des images intra et extra par rapport à l'image de la source réfléchie par le miroir (comme pour le teste au foyer d'un télescope ou lunette). Dans le principe c'est aussi simple que le test WR classique.

La réalisation est une peu plus compliquée, pas dans la prise des vues, mais dans l'analyse des résultats.

Pour faire simple, en résumé, dans un premier temps pour un miroir de 2m de focale , le centre est à 4m sur l'axe. Donc la focale à paramétrer est de 2F en utilisant WR normalement, par exemple sur un miroir sphérique (ou une face concave de lentille).

Pour un miroir parabolique (constante conique K = -1) on peut utiliser plusieurs solutions, mais la première est de paramétrer WR, Paramètres du test/Source, et au lieu de choisir Etoile à l'infini, choisir Source au rayon de courbure.
Là, 2 champs deviennent actifs, Géométrie et Aberrations à soustraire. Automatiquement la source passe à 4000mm (les 4m déjà évoqués si la focale rentrée est de 2m). Cela veut dire que la source et l'image résultante se confondent. C'est possible par exemple en utilisant un diviseur de faisceau. Mais dans le cas général et pour ne pas utiliser d'optiques complémentaires et de qualités suffisante pour ne pas impacter les résultats, il est préférable d'écarter la source de l'axe pour pouvoir placer le capteur (exemple S à +1° donc l'image est à -1°). C'est Angle d'incidence.
Pour des raisons pratique la source et l'image ne sont pas forcément à la même distance du miroir, par exemple source à 4020mm, donc l'image en en avant des 4000mm.
Donc dans l'exemple Distance source = 4020 et angle d'incidence = +1°

Les aberrations à soustraire (calculette) deviennent dans l'exemple :
astigmatisme -155,45 (Z5 ou Z6)
coma 0,64 (Z7 ou Z8)
Sphéricité 29,11 (Z11)

Ces valeurs sont soustraites du résultat. Attention le plan source/capteur (+1°,-1°), doit correspondre à X ou Y des images intra et extra focales et ces valeurs calculées ne sont valable que pour un miroir parabolique.
La source peut être un simple petit pointeur laser sans lentille (il est préférable de pouvoir régler son intensité).

Une autre solution est de paramétrer WR normalement avec comme focale la focale résultante (4m), d'extraire les valeurs de Zernike, de les corriger des bonnes valeurs et de les importer dans une autre application comme OpenFringe pour voir le résultat en 3D. Là, nous ne sommes plus limité au seul miroir parabolique K=-1.
WR ne permet pas d'importer des valeurs, on peut juste rentrer quelques valeurs de simulation.

Il est bon et utile de pourvoir comparer des résultats de mesure issues de moyens différents.
Bon, je fatigue pour ce soir, PS je suis de la région de Clermont-Ferrand.
Salutations

[Vincent]

Salut,

Merci pour toutes ces explications ! En pratique doit quand même falloir une sorte de "plan de travail" adapté, et des accessoires pour porter la source et le capteur avec réglages fins...
Faut que je cogite ça parce que l'idée me plait bien... J'ai un laser pointeur vert, mais je pense que c'est mal adapté ; est-ce qu'il existe des lasers modulables et pas trop chers ?

Ah Clermont-Ferrand ! On n'est pas à côté, dommage

Pour le logiciel on en trouve pas mal en tapant logiciel aide collimation, je te mets en lien celui que j'ai récupéré parce que je ne sais plus où je l'ai pris. C'est ici !

[JPCZ]

Hélas Oui, Marseille c'est pas à coté …

Merci pour « collimation03» il est sympathique, le mouvement à la souri est vraiment agréable.
L'inconvénient par rapport à DiamEater c'est qu'on ne peut pas totalement paramétrer le cercle (ou la croix) en diamètre, en position et en pointillés. Les pointillés sont particulièrement utile pour des bord « flous » de l'objet, ce qui est le cas pour l'anneau externe des images intra et extra-focales.
La valeur du diamètre (ou la défocalisation) à obtenir est aussi à calculer en fonction de la focale, la longueur d'onde, la dimension des pixels du capteur et nombre d'onde du défocus. WR recommande de 25 à 50 ondes. Perso, si besoin de binning pour réduire le diamètre en pixels, je ne le fait pas à la capture, je le fait au traitement avec IRIS (On peut alors comparer les résultats …).

J'utilise aussi DiamEater pour faire de la mesure, de diamètre ou de distance entre étoiles, mais surtout pour la mise en station (rapide) à l'aide de la méthode de King.

Pour le Newton je suggère de laisser le miroir dans le tube, le secondaire peut resté en place (ou mieux être déposé avec l'araignée, mais dans ce cas les réglages seront à refaire). Le Newton dans sa monture a l'avantage de permettre le pointage vers le milieu entre le capteur et la source, et aussi de laisser le télescope dans sa configuration normale d'utilisation, vers le ciel (par exemple 60° par rapport au sol).
J'ai acheté un pointeur vert puissant (10€), mais la source est carré et sans lentille le faisceau reste étroit, <1°, et donc ne peut pas servir de source ponctuelle seul sans optique additionnelle.
Un petit pointeur laser rouge (à 2 à 5€) moins puissant fait l'affaire. Voir par exemple au rayon jouets des chat en super marché. La lentille démontée le faisceau est suffisamment ouvert. (Pour les miroirs très ouvert il faut effectivement rajouter un système de lentille).

Pour le réglage en l'intensité (si sur le petit circuit imprimé il n'y a pas déjà une petite résistance réglable) le montage le plus simple est d'ajouter un potentiomètre en série avec les piles (par exemple 10K ohm). La plage de réglage est alors assez étroite. (Le montage rigoureux est de faire un petit montage électronique pour régler la tension, en fonction de la diode laser).
Les piles boutons peuvent être remplacer par des piles plus grosses.

Le porte oculaire, déposé, peut servir de support réglable en focalisation pour le capteur.

Avec la diode placée au centre d'une feuille de papier (trou) on peut facilement évaluer la position du centre de courbure.
La difficulté, une fois la source et le capteur en place, est d'évaluer ou de mesurer la distance transversale entre la source et le ccd pour calculer l'angle d'incidence ; et la différence longitudinale distance source/miroir.

Dans WR / valeur des aberrations à soustraire, leurs variation en fonction des paramètre d'entrée te donnera une idée des précisions à obtenir sur la mesure des valeurs. Le plus sensible est la transversale (astigmatisme)

Là DiamEater peut servir pour des mesures ...

C'est super de vouloir se lancer

Tu as une comparaison entre WR et AiryLab sur ta lunette. J'aimerai pouvoir rentrer dans le sujet.

Bien cordialement
JP

[Vincent]

Oui on peut faire une source ponctuelle en perçant une feuille d’aluminium avec une aiguille sur une surface très dure (marbre ou qqchose dans le style).
Et on recouvre le laser vert puissant avec ce trou. Vu qu'on peut recommencer l'opération à moindre coût ; faire plein de trous dans l'alu et trouver celui qui va bien en terme d'intensité transmise aussi...

Pour la comparaison du WR avec Haso d'Airylab, je trouve toujours un vert beaucoup trop optimiste.

J'avais constaté à l'époque une très bonne concordance sur la forme des défauts, mais le vert était deux fois meilleur au WR. Le rouge était bien dans les clous, le bleu un peu optimiste (tjrs WR). Mais ici j'incrimine (je pense) la matrice de Bayer et la séparation des couleurs.
Je pense que pour une lunette faut faire avec un capteur noir et blanc ou du moins filtrer la source. J'ai refait un WR sur la lunette et j'ai encore pire c'est le vert et le bleu qui sont 2 fois trop bons...
Je te mets un lien vers la discussion et les résultats de Frédéric Jabet (pour la lunette c'est plutôt milieu de la page 2).

Ce qui serait intéressant de connaître l'incertitude pour le WR. On peut le faire en partie avec plusieurs résultats mais on n'est sûr de rien. Je pense que si je fais tester mon miroir au Haso le ptv sera bien moins "joli". Je prends le WR surtout pour visualiser le type de défauts. Ça peut déjà permettre d’améliorer certaines choses.

Est-ce que toi de ton côté tu as déjà eu des éléments de comparaison WR versus d'autres mesures (lunette/miroirs) ?

[Vincent]

Pour revenir sur le test d'une lunette...

Je pense qu'il y a deux biais (au moins) :
- la pollution des longueurs d'onde par la matrice de bayer : la couche verte est utilisée pour la luminance de la bleu et de la rouge de ce que j'ai compris.
- la défocalisation faite de visu est surtout symétrique pour le vert mais pas pour le bleu et le rouge. Ça sort des clous pour le bleu ; 5 pixels d'écart pour la taille intra - extra du bleu, le rouge ça va (2 px).

Faudrait que je me procure de bons filtres bleu, vert et rouge.

Cet été, je vais sans doute tester la lunette avec un laser vert comme étoile artificielle. 532nm pour le longueur d'onde + ou - 10nm... Si j'arrive à retrouver le ptv d'Airylab youpi !

[JPCZ]

« Oui on peut faire une source ponctuelle en perçant une feuille d’aluminium avec une aiguille sur une surface très dure »
Oui pour une étoile artificielle placée suffisamment loin de l'optique. Au centre de courbure le grandissement est de 1, la source et son image ont des diamètres comparables. Et donc si les pixels du capteur font 3,75 micron une source de plusieurs dizaines de 1/10 mm, c'est pas vraiment bon.
Il faudrait pouvoir se limiter à l'équivalent des turbuls sur polaris.

La diode laser classique est constituée de 2 plaques d'environ 0,2mm de largeur séparées d'environ 0,01mm. La zone source de principale intensité (mesurée au microscope) forme un rectangle d'environ 0,0025 x 0,0035mm. C'est pas mal. Bien évidement de la lumière bave jusqu'au bord (0,2mm) mais le contraste avec la zone centrale est grand.
Bref ce n'est pas une source ponctuelle parfaite, elle n'est pas monochromatique comme un vrai laser ou une lampe au sodium base pression, elle n'est pas monomode comme un laser…. Mais le prix est sans comparaison.
On peut déjà faire du travail avec, on peut réduire des inhomogénéités avec un polariseur, ou en effectuant des rotations.
Bref on pourrait comparer les 2 solutions.

J'arrive donc tout naturellement au pb de l'incertitude sur WR. Effectivement on peut rapidement obtenir des résultats aberrants. Comme Je disais, il est bon et utile de pourvoir comparer des résultats de mesure issues de moyens différents. Ils doivent être cohérents.

Merci pour le lien, Je suis surpris que DV, professionnel, s'intéresse à ce type d'applications, car à une époque il ne jurait que par le foucaultage, méthode classique, efficace, mais nécessite une bonne expérience. Comme le Ronchi c'est un moyen de comparaison.

Personnellement j'évalue que 5 à 10% d'écart sont admissible et parfois même 20% pour des trucs pointus. Si l'écart sur le facteur comparé du front d'onde est inférieur à 5% c'est parfait.

Pour les miroirs, l'un des outils le plus adapté pour l'astram et gratuit, est OpenFringe, la version actuelle est la 14.1, j'ai même l'aide en français. L'inconvénient c'est qu'il faut se bricoler un interféromètre de Bath. OpenFringe utilise aussi les polynômes de Zernike pour analyser le front d'onde, par contre il permet beaucoup plus de possibilité dans le traitement que WR dont la 3D.
WR to OF existe.

Concernant ta lunette, je ne comprend pas ton écart entre WR et AiryLab, le double me semble pas possible, c'est comme un écart de longueur d'onde entre le bleu et le rouge (400nm à 750nm) ou une inversion. J'ai pas trouvé le PV Airylab ?

Tu pourrais me faire parvenir tes images intra et extra (raw et/ou tif) pour un traitement WR à ma sauce et comparer les résultats.
En retour je pourrais te communiquer les images d'un contrôle au centre d'un miroir sphérique, et nous pourrons comparer nos résultats.

Amicalement
JP

[Vincent]

Et bien j'en profite pour utiliser le système d'hébergement du site. Il ne permet pas le format tif, mais le png. J'ai converti mes intra/extra avec Photoshop. Je ne pense pas qu'il y ai de perte. Si tu penses que ce n'est pas bon, je peux faire autrement (emballer dans un rar ou déposer sur mon cloud).

Il y a 2 captures, une de 120px de diamètre en binning 2x ce qui donne 29 "anneaux" de défocalisation et une autre de 140px tjrs bin 2 qui font 34 "anneaux". Avant que tu l'évoque il y a peu je ne savais pas que je pouvais capturer au double du diamètre et faire le binning logiciellement... mais c''est logique.

Les deux représentent un cumul de 300s sur Arcturus. J'ai empilé sous Registax 5.1.



En faisant click droit "enregistrer l'image sous" tu verras le nom des images (intra/extra etc... y a le détail de la capture dans la galerie d'image).
L'intra 140px a un point blanc presque au centre, je le voyais visuellement pendant la capture, je ne sais pas de quoi il s'agit...

Merci

[Vincent]

Je mets en citation les résultats d'Airylab (copier - coller du site Astrosurf) :

Nous avons passé avec Vincent sa lunette au Haso pour statuer un peu sur les résultats très optimistes et étranges (notamment sur l'AS et son sens) du roddier.

Pour comparer dans les mêmes conditions nous avons testé avec et sans le RC à prisme pour des résultats identiques, celui si n'a donc une influence qu'à la marge. La coma, l'un des deux principaux contributeurs, est aussi désactivée au 3eme ordre.

Note : la longueur d'onde indiquée en bas de la fenêtre n'a pas d'importance pour la WFE, elle ne l'est que pour d'autres réductions pas utilisées ici.

Rouge :


Vert :



Bleu :



L'AS est donc câlée dans le rouge, et elle suit bien une pente croissante en allant dans le bleu ce qui est cohérent. Et les résultats chiffrés sont très différents du roddier. A noter que la forme du front d'onde du roddier dans le vert est assez cohérente, c'est une amélioration de cette version. En revanche l'évolution de l'AS ne l'est pas du tout, je pense que faire cela avec un APN pose peut être un problème.

Frédéric.

Pour les pv tu le vois en bas à gauche de chaque front d'onde :
- rouge : 117 nm
- vert : 181 nm
- bleu : 214 nm

Pour les lambdas c'est à diviser chacun par sa longueur d'onde de contrôle ; 635 pour le rouge, 543 pour le vert et 473 pour le bleu.

[JPCZ]

Salut Vincent, c'est super d'avoir répondu favorablement.

Tes fichers.png sont lisibles dans IRIS je peut donc les transformés en .fit pour WR. Ils ne semble pas avoir perdu de leur dynamique.
Juste il me faut un peu de temps.

Merci aussi pour le rapport d'Airylab (qui si j'ai bien compris est la référence). J'ai des difficultés pour comprendre ce rapport, comment faut-il le lire ?
Les 3 couleurs : OK r = 635nm v = 543nm b = 214nm
PTV et RMS : OK exprimés en (µm) (micromètre)

Faut-il lire ?
r 117/635 = L/5,43 19 = L/33,42
v 181/543 = L/3 35 = L/15,51
b 214/473 = L/2,21 49 = L/9,65

Les 3 images du front d'onde rectangle de 4,9 x 6,12 mm sont semble-t-il exprimés en fraction d'onde avec onde = 635nm, de +0.12 à -0.12 onde = +-76,2 nm
Donc la comparaison avec WR n'ai pas encore claire pour moi.

Pour revenir à tes fichiers.png. La couleur me semble verte. Avec iris, pour voir, j'ai inversé les couleur (voir fichiers bmp). La solution vrb me semble plus blanche, ou plus « naturelle ».
Peut-être il y a eu un pb lors du dématrissage ?

Au départ les images étaient des photos raw ? Les as tu dématrisser avec IRIS?

De mon coté avec mon Nikon J1 lors de l'acquisition je fait toujours raw+jpg. Comme cela je peut toujours comparer les couleurs après le dématrissage avec IRIS
rvrvrvrv
bvbvbvbv
je suis obligé de supprimer la première ligne et/ou première colonne (avec la fonction window) pour que l'opération soit juste (conversion CFA, avec mode d'interpolation de conversion RAW : linéaire). De plus dans un deuxième temps il faut modifier la balance des blanc. Dans mon cas R=1,8281 V=1 B=1,5625 (il y a 2 fois plus de pixels vert + les filtres RVB).

Peut-être as tu encore tes fichiers sources ? Et les caractéristiques du boîtier

Tu trouveras les png du contrôle au centre d'un miroir sphérique
Ø = 166mm ; R = 1474mm ; pixel = 3,75mm ; L = 658nm

[JPCZ]

Mince, comme on ajoute les pièces jointes ?