Bonsoir,
Le seeing de Météoblue n'est pas forcément le seeing constaté. Tu imagines qu'ils se plantent déjà sur la couverture nuageuse, c'est sans doute pareil pour cette prévision
De plus ils ne peuvent prévoir qu'une composante du seeing réel, celle causée par les courants d'altitude, mais une grande partie de la dégradation provient du relief sur une grande zone qui fait "tourbillonner" les courants d'air.
Également, plus localement il peut y avoir de gros dégâts ; en été les restitutions de chaleur du sol, des bâtiments, en hiver le dégagement de chaleur des habitations chauffées. Tu me diras ça concerne surtout l'observation depuis la ville, certes mais comme on y fait du planétaire (ya que ça à faire) c'est là qu'on cherche aussi du très bon seeing.
En campagne, on devrait avoir un peu mieux donc. Sur le terrain c'est assez simple de se rendre compte du seeing, c'est la grosseur de tes étoiles. Plus elles sont grosses moins c'est bon. Le seeing est exprimé en arc seconde. On peut par exemple choisir dans le ciel une étoile double de 2"d'arc de séparation. Si tu arrives toujours à en voir deux c'est que le seeing est meilleur que 2" d'arc.
En pratique dans mon 300mm, il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir la tache d'airy bien visible est stable (un seeing sans doute <0,5" d'arc) de chez moi à Marseille, ça reste rare. A l'inverse fréquemment on a quelque chose entre 1 et 2" d'arc, c'est correct pour observer le ciel profond, ça donne de belles images dans ce domaine. Mais en planétaire c'est pas terrible... Quelque fois on a 4" d'arc et plus, personnellement ça me gâche l'observation. A la limite ces soirs là faudrait sortir des petits diamètres ou faire des observations qu'à faibles grossissements.
Météoblue ne donne jamais des valeurs très élevées ; 1,5" annoncé peut se révélé être sur le terrain un truc entre 2 et 3"d'arc. Aussi quand ils annoncent >2" ça fait peur...
Pour résumé tu as trois composantes de la qualité du ciel ;
- la noirceur ; faut s'éloigner des sources de pollution lumineuse (important pour les faibles objets du ciel profond mais pas pour le planétaire/lunaire)
- la transparence ; on ne maîtrise pas, si l'atmosphère est chargée en humidité et particules, ça ne sera pas bon. On fait avec mais ça n’impacte pas trop les observations sauf si c'est carrément un voile. Encore une fois pour le planétaire on s'en cogne.
- le seeing ; c'est la finesse de tes images, on le subit pour une grande partie, c'est la caractéristique importante pour le planétaire. Mais on l’appréciera aussi en ciel profond ; amas globulaire, nébuleuses planétaires, recherche de supernovae, quasars, étoiles faibles... ont besoin d'un bon seeing quand même.
Voilou...